"Jeune homme, taisez-vous !"
(…
simple ressouvenir des Burgraves de Victor Hugo, où
l’interpellé est octogénaire, et l’interpellant… beaucoup plus âgé.)
La
mythologie grecque connaissait les Hécatonchires, sympathiques géants dotés de
cent mains, et l’on regrette que cette heureuse race ait disparu lorsqu’on
envisage avec effroi la somme de tâches à accomplir simultanément que vient de
nous imposer, dès nos vacances d’été, l’impétueuse rage des archéologues
alisiens dont vous avez pu lire le premier manifeste dans le blog précédent.
Le premier…
Eh ! oui. Car un second suivit, sous forme de déluge, d’avalanche ou de
cataracte ; enrichi d’une pétition nationale, d’un appel international à
tout ce que le monde pouvait compter de personnalités scientifiques disposées à
rejoindre l’insurrection : allait-on tolérer qu’en ces temps de noire
misère on aille gaspiller les maigres picaillons publics en les octroyant à des
amateurs indignes, archéologues auto-proclamés, ignorants même du sens dans
lequel il fallait tenir la petite cuiller avec laquelle EUX savaient creuser le
sol et qui, suprême outrage, soutenaient une autre Alésia que la leur !
Envoi du texte, interminable, signé de 25 archéologues – auxquels il faut
ajouter les 80 autres qui firent sonner leurs titres et leur indignation dans
des commentaires d’une rare violence – à 52 Élus : comme dirait le
quidam : heureusement que c’est le CNRS qui paye les timbres !
Il
s’enrichit entre temps d’une Lettre ouverte, due au Professeur J.-P. Jacob,
venu voir le site, et dont on subodore tout de suite l’objectivité en lisant sa
formulation d’entrée : «J'ai été tenté de ne pas y aller tant j'étais
choqué par le ton polémique et outrancier de leurs interventions dans les
médias. Cependant, afin de ne pas les conforter dans le confortable statut
de"victime de la science officielle", je me suis rendu à Chaux des
Crotenay et, sous la conduite de plusieurs membres de l'association dont A.
Berthier, j'ai visité les lieux. Je n'ai vu que murgers et murets de
parcellaires indatables.» La lecture du manifeste montre déjà que, pour le
ton «outrancier», les Alisiens se défendent fort bien ! Et quant
aux murets agricoles, dans lesquels le Professeur ne voit aucun habitat mais
relève seulement un tesson de céramique dite campanienne, on peut supposer que
ses souvenirs l’ont trahi, vu l’amalgame entre les vestiges du camp Nord, à
Crans, et le mur cyclopéen de l’oppidum, à Chaux. Dans ces cas-là, on a
intérêt à ne pas se singulariser trop vite…
Nous
étions occupés à répondre au premier manifeste, déjà copieux, quand la seconde
averse nous tomba sur les épaules, entraînant l’inconvénient supplémentaire de
voir les textes se télescoper et les arguments s’entrelacer malignement.
Jusque-là, les Élus étaient les seuls destinataires. Mais la rafale atteignit
le grand public avec la pétition (sur change.org) signée par 753 lecteurs –
probablement davantage depuis ma dernière visite – et les journaux, le
Bien Public, l’Est-Républicain, entrèrent dans la danse, avec une
lettre de Philippe Barral, de tout temps partisan d’Alise qui, déjà en 1992,
refusait de se déplacer dans le Jura pour voir «une bande de farfelus» ;
puis un article de Fred Jimenez qui suintait à tel point l’animosité contre la
thèse jurassienne qu’il entraîna une double demande de droit de réponse de la
part de l’association Archéojurasites et de moi-même soutenue par notre Amicale
du Cercle Alésia – 52.
«L’union
fait la force»... La thèse Berthier, et surtout M. Berthier lui-même, étant
attaqués avec virulence, la moindre des choses était que s’emploient à le
défendre ceux qui ont la garde de ses archives et des artefacts issus de ses
recherches, et celle à qui il confia en 2000 et même bien avant, la sauvegarde
et la promotion de ses travaux. L’Est-Républicain publia sur quelques
lignes les deux pages que comptait chaque «droit de réponse», et sous une forme
tout aussi venimeuse que l’article. On connaît depuis longtemps Fred Jimenez,
il reste égal à lui-même.
Répondre
à des pages et des pages de perfidies, où un seul mot de votre plume est
commenté par deux pages de considérations savantissimes qui submergent votre
malheureux «homme de Cro-Magnon», humoristique, sous les glaciations du Jura et
les ères de la Préhistoire, en le faisant balayer par ses collègues,
prédécesseurs ou successeurs, du Paléolithique Supérieur, Inférieur et même
Moyen (en plus exact : de l’Épipaléolithique-Mésolithique) ; où
l’on vous accuse très sérieusement de croire aux Cyclopes parce que vous avez
eu l’imprudence de parler de «murs cyclopéens»… Bref : que de temps et
d’énergie perdus !
Pareil
recours à la Quintescience de
l’Humain Sçavoir a toutes chances de passer bien au-dessus de la tête de ceux
qui auront eu la patience de boire jusqu’à la lie ce flot d’érudition.
N’empêche, il nous faut bien répondre… même si c’est usant ; et tout aussi
vain puisque EUX ne liront sûrement pas plus notre réponse qu’ils n’ont apporté
d’attention à nos objections contre Alise. Et puis, il faut bien démontrer que
le colosse a des pieds d’argile à ceux qui se laissent éblouir par les rayons
de ses nobles tempes.
Aussi
adresserons-nous aux Élus, aux archéologues et à la Presse un contre-manifeste
commun, Archéojurasites, François Chambon et le Cercle Alésia -52. Nous comptons
le diffuser largement sur les réseaux sociaux, même s’il n’est pas tout à fait
ce que j’en voulais, et vous inviterons à le faire de votre côté, car notre
meilleure réponse au blocage officiel est l’information des foules, sur une
grande échelle.
Cela
explique, je l’espère, mon silence de trois mois sur ce blog. Oh ! pour
parler, je parlais, mais ailleurs et autrement.
J’avais
dû subir, en avant-première, l’attaque d’un jeune (d’où le titre de ce écrit)
agrégé d’histoire, doctorant en archéologie qui, sur son site internet Strathistorique
me prenait déjà violemment à partie, et surtout avec une inqualifiable
grossièreté. Sans doute est-on trop bien élevé, dans la sphère des Lettres…
mais j’avoue avoir été prise d’effarement devant ce que se permet un blanc-bec,
même agrégé d’histoire. On sait bien qu’aujourd’hui toutes les barrières sont
tombées et les bonnes manières abolies. Néanmoins, il reste ou devrait rester
le respect qu’on se doit à soi-même et aux titres qu’on a voulu se
donner. Quand on perd toute dignité jusqu’à pouvoir écrire : «bordel,
comment peut-on être aussi con ?», ou qu’on ose qualifier l’œuvre de ses
devanciers de «cinquante ans de travaux globalement merdiques», il est certain
qu’on déconsidère aussi bien ses arguments que leur auteur.
Je tiens
à remercier tout de même Clément Salviani pour l’épithète originale dont il me
décore et que j’ignorais jusqu’à présent : «délobée». Ce qui m’évitera la
tentation de léguer mon cerveau à la Science.
Il va de
soi que je répondis, sur un registre convenable. Rien n’en parut dans les
commentaires de son blog, tous ses lecteurs se déclarant enthousiasmés de voir
enfin dénoncée la fumisterie jurassienne et pourfendus ses défenseurs.
J’incriminai d’abord mes lacunes en informatique. Mais plusieurs amis, dont mon
avocat, tentèrent l’insertion de ma réponse, sans résultat. Toutefois, les
arrogants petits coqs ne se méfient pas de leur propre jactance : C.
Salviani se vanta, en effet, sur Twitter, de ne pas avoir validé les
commentaires des partisans du Jura ! C’est ce qui s’appelle se prendre à son
propre piège.
Belle
honnêteté, au surplus, de ne publier que les compliments…
Vous
n’aurez pas «droit» à son texte, dont il vous est loisible de prendre connaissance
directement sur internet («Strathistorique : la Troisième bataille
d’Alésia»). Mais vous vous en formerez une idée au travers de ma réponse
reproduite ci-dessous. Je ne peux laisser croire, en effet, que j’ai dirigé des
fouilles dans le Jura en 1983, ou gaspillé des subventions publiques. Le
mensonge pur et simple est un acte grave, C. Salviani pourrait bien l’apprendre
à ses dépens.
Je
confiai à Me Dominique Sauret le soin de
contacter le petit jeune homme. À peine reçue sa lettre qui, très officiellement,
lui donnait l’injonction de publier ma réponse dans les «commentaires» de son
blog sous peine de poursuites judiciaires, il s’exécutait ! Courageux,
mais pas téméraire…
Réponse
sur internet à «TROISIÈME BATAILLE D’ALÉSIA»
site
: STRATHISTORIQUE, auteur Clément Salviani.
Injonction
de Me Sauret :
«En vertu du droit de réponse de Madame Danielle Porte mise en
cause dans mon article, son avocate, Me Dominique Sauret, m’enjoint de faire
paraître le texte suivant :
La controverse sur Alésia, d’accord. Encore faut-il qu’elle soit
exposée avec politesse et honnêteté, ce qui n’est pas le cas.
Pour répondre aux allégations de Monsieur Salviani :
* Jamais je n’ai organisé de fouilles
clandestines, surtout en 1983, que ce soit du vivant d'André Berthier ou après
sa mort, n’étant pas archéologue.
* Jamais je n’ai reçu d’argent public pour
l’association que je présidais, laquelle n’a jamais sollicité de quelconque
subvention. Je n’ai donc pas fondé d’association « pour drainer des fonds
publics ».
* Jamais je n’ai fait expertiser les objets du
fonds Berthier, lequel est sous la garde de l’Association Archéojurasites et
auquel je n’ai pas accès. L’affirmation « étude du mobilier faite et payée
par le CNRS » est une diffamation et un mensonge. Les tessons du fonds
Berthier n’ont pas été ramassés au hasard de « prospections
pédestres », mais sortis de terre lors des sondages autorisés au camp
Nord.
* Jamais n’ai-je sollicité de « permis
officiel des services régionaux de l’archéologie », et n’ai-je pu,
donc, être interdite de fouilles, que, du reste, j’aurais été bien en peine de
diriger.
* Jamais n’y a-t-il eu de prospections en forme
sur l’oppidum. Toutes les recherches de quelque importance ont été concentrées
sur le camp Nord et sur la plaine. Les explorations sur l’oppidum sont des
repérages de vestiges en surface.
* Jamais Franck Ferrand n’a parlé à la radio de
l'ouvrage Alésia, la Supercherie dévoilée qu’il avait préfacé,
respectant ainsi « l’éthique et la déontologie journalistique »
et ne tirant donc aucun «substantiel profit » d’une promotion qui n’a pas
existé.
* André Berthier, loin d’être « archéologue
auto-proclamé », a fouillé Tiddis de 1940 à 1973, publié la somme de ses
recherches sous forme d’un volume de 496 pages en 2000. L’avaient précédé 62
articles sur ses fouilles en Afrique du Nord, 7 livres dont 2 couronnés par
l’Académie, 11 autres articles. Nous sommes loin de « trois trous
jamais publiés ».
* Passons sur la forme insultante de la phrase :
« Danielle Porte ne publie pas ses données, ni celles de Berthier : parce
qu’elle sait qu’elle devra affronter la critique face à la qualité globalement
merdique de 50 ans d’un travail ni fait ni à faire». J’ai publié à ce jour 5
ouvrages sur la question d’Alésia : Alésia, citadelle jurassienne,
215 pages (2000), l’Imposture Alésia, 296 pages (2004), l’Imposture
Alésia 2 : l’imaginaire de l’archéologie,520 pages + 277 ill.
(2010), Vercingétorix, 528 pages (2013), Alésia, la
Supercherie dévoilée, 426 pages (2014). Le livre sur Chaux est à paraître
en 2017. En comptant les articles, j’en suis à 2046 pages. Que serait-ce alors,
si je publiais ! Aucune critique n’a jamais attaqué ces ouvrages, à croire
que les Alisiens n’ont jamais lu ce que nous écrivions… ce qui est, hélas, le
cas.
Les qualificatifs de « délobés », d’« idiots »
et de « charlatans » sont insultants, d’autant qu’ils proviennent de
la plume d’un « chercheur » qui ignore tout des écrits qu’il critique
et qui croit encore aux Séquanes de l’Ouest inventés par Jérôme Carcopino ;
qui se fonde uniquement sur l’archéologie pour déterminer la localisation d’un
site historique en méprisant le texte de César, alors que l’étude des
textes par les historiens et les latinistes/hellénistes permet seule de
fournir les éléments d’une recherche objective des critères que doit
impérativement présenter ou ne pas présenter le site recherché ; qui
se garde bien d’aborder l’archéologie d’Alise-Ste-Reine, entièrement fausse et
faussée, des tours aux pièges et aux fossés, en passant par les chiffrages, les
périmètres ou les surfaces, les dispositions de camps, les artefacts, les
monnaies, les péripéties du siège, etc.
Si l’on veut prendre connaissance de mes autres remarques sur
cet article de ce blog, on pourra consulter le mien :
Danielle Porte».
L’honneur
est sauf ! Espérons qu’il aura compris la leçon…
Et comme
annoncé ci-dessus, je publie l’intégralité des observations que j’avais
communiquées à C. Salviani. Elles excédaient les limites d’un commentaire, mais
peuvent figurer sur un blog, à l’usage des «mordus d’Alésia», qui suivent la
question de près. Si, du reste, ces derniers souhaitent m’envoyer leurs propres
remarques, ils sont les bienvenus.
Ma
réponse complète :
«On a
peine à croire qu’un agrégé d’histoire et thésard qui plus est, commette autant
de fautes d’orthographe et de français, indépendamment d’un langage tiré des
poubelles sur lequel mieux vaut ne pas épiloguer.
On se
demande s’il vaut la peine d’argumenter avec quelqu’un qui n’entend pas d’autre
voix que celle de Michel Reddé, considère tous ceux qui ne se rangent pas du
côté des défenseurs d’Alise comme des «pseudo-historiens»
qui exercent une «nuisance…
sur le savoir commun» ; bref, avec un adepte de
la pensée unique. Un Staline de l’histoire, en quelque sorte.
Donc, nous n’argumenterons pas sur la sacro-sainteté de
l’hypothèse Alésia-Alise, mais garderons, bien sûr, en adeptes de la liberté,
surtout celle de penser et d’écrire, nos convictions sur l’hypothèse d’une
Alésia jurassienne ; fondée, quoi qu’en dise C. Salviani, sur tous les critères
possibles, même et surtout ceux qu’il se garde bien d’aborder faute d’avoir lu
ce que nous en disions : les incompatibilités militaires par rapport aux
précisions données par César ; lesquelles ne servaient en rien sa fameuse
recherche de la «gloire» qu’on nous ressert régulièrement au lieu d’examiner
son texte. Un texte qui n’était aucunement une resucée de manuels rapportant
les travaux d’Alexandre le Grand (???) mais décrivait par le menu un ensemble
de constructions qui constituaient, selon les Anciens (Velléius, II, 47, 2) une
innovation, ainsi qu’une réalisation unique dans l’histoire.
Toutefois, les calomnies et les mensonges dont regorge le texte
intitulé la Troisième bataille d’Alésia demandent à être commentés
et rectifiés : il y va de l’honneur d’André Berthier, de Franck Ferrand et de
moi-même.
1. mensonges
* «Pour autant, depuis les années 60, un petit groupe
d’irréductibles s’obstine à affirmer haut et fort qu’Alésia n’est pas où elle
est, mais bien tout à fait ailleurs, ceux-là, disciples d’un archiviste
auto-proclamé archéologue nommé André Berthier, avancent qu’il n’y a rien à
Alise Sainte Reine qui permette de conclure».
* «Berthier, pas archéologue pour deux sous…»
*
«André Berthier, archéologue amateur autoproclamé (il était archiviste, il a
juste profité de la guerre d’Algérie pour faire trois trous jamais publiés à
Tiddis)…»
Réponse :
- André Berthier a tout de même dégagé la ville de Tiddis de
1940 à 1973, après la fouille de plusieurs basiliques paléochrétiennes (1933).
- Il fut nommé Conservateur du musée Gustave Mercier de
Constantine en 1932 ; Directeur de la Circonscription archéologique de
Constantine en 1932, Conservateur en chef des Archives Nationales à Paris en
1973 ; Correspondant de l’Institut, (Académie des Inscriptions et Belles
Lettres) au siège du chanoine Drioton, égyptologue, le 15 décembre 1961.
- Je
ne sache pas que le gouvernement français eût confié des chantiers de fouilles,
la conservation d’un musée et admis à l’Institut un «archéologue auto-proclamé»
qui n’aurait à son actif que trois trous dans le désert !… Surtout trois trous
étalés sur trente-trois ans.
-
André Berthier a publié 62 articles sur ses fouilles en Afrique romaine, ainsi
que 7 livres, dont deux couronnés par l’Académie, et 11 articles sur divers
sujets d’archéologie.
La
somme de ses recherches sur «Tiddis cité antique de Numidie», 496 pages + très
nombreuses illustrations, est paru chez de Boccard. l’année de sa mort (2000).
Donc, il écrivait, puis publiait. Et même beaucoup.
*** ***
*
«Pourtant depuis la mort de Berthier en 2000, Danielle Porte, MCF en
littérature latine à Paris IV maintenant à la retraite, spécialiste de la
religion romaine (et pas vraiment d’archéologie militaire), a repris le
flambeau de son maître à penser. Arguant toujours d’un complot universitaire,
elle se sert d’une association et d’un entourage de fidèles pour promouvoir ses
thèses.
Parmi
les amis de cette association, on retrouve notre cher journaliste
pseudo-historien Franck Ferrand.
Pour
elle, Chaux est Alésia, il n’y a rien à Alise, et l’archéologie, c’est
n’importe quoi tant que c’est pas elle qui la fait. En gros. Se drapant dans
une fierté déplacée, elle affirme qu’on lui interdit de fouiller à Chaux des
Crotenay de peur qu’elle y trouve des choses qui prouveraient que le Mont
Auxois c’est du flan. C’est faux, et c’est vrai. On lui interdit bel et bien de
fouiller avec un permis officiel des services régionaux de l’archéologie. Mais
c’est surtout pour éviter qu’elle massacre son propre site car son équipe n’est
pas composée d’archéologues. Depuis 83 pourtant, même sans permis de fouilles,
Danielle Porte a tenté de mener des recherches. Une prospection pédestre (on
parcourt le territoire en ramassant au sol les nombreux tessons de céramique
remontés par les labours, l’érosion, etc.) avec étude du mobilier faite et
payée par le CNRS a révélé que le site n’était… pas de l’époque de César. »
Réponse :
«pas vraiment d’archéologie militaire» :
- Ne
confondons pas, c’est ce que l’auteur fait tout le long, histoire et
archéologie ! Parlons plutôt d’«histoire militaire», l’archéologie
n’étant pas sélective, puisqu’on ne sait pas d’avance ce que l’on va découvrir.
-
L’archéologie est une science à laquelle je me garde bien de toucher, quoique
ayant participé aux travaux de terrain dirigés par André Berthier, et pouvant
exhiber comme trouvailles, outre pas mal de clous, un piège à taupe XVIIIe et
un petit aigle de bronze, ornement de pendule Louis XVI, fort utiles pour
identifier Alésia.
-
L’étude de la langue latine (philologie) n’est qu’une branche des Lettres
classiques, et l’étude de la civilisation en est une autre, qui en dépend étroitement
et à laquelle conduit l’étude des textes dont elle constitue le principal
intérêt, qu’il soit psychologique, religieux, économique, sociétal, militaire,
historique voire gastronomique, etc.
-
L’histoire militaire de Rome, fut mon choix pour la question accompagnant le
Diplôme, en 1967. C’est une branche ouverte à tous les chercheurs qui s’y
intéressent, pas seulement aux historiens, a fortiori aux archéologues.
- Que
je sache, M. Reddé est agrégé de Lettres classiques, comme moi : cela ne l’a
pas empêché de se consacrer à l’archéologie.
- Et
mieux vaut aborder l’étude d’un épisode historique en ayant compris le texte
qui le relate que partir à l’aventure et soutenir des hypothèses branlantes
parce qu’on n’a pas saisi les subtilités d’un texte.
«complot universitaire» :
-
Pour se borner au plus récent : voir le manifeste envoyé à tous les Élus et
tous les journaux début août 2016, rédigé par François Favory et co-signé par
21 archéologues bourguignons et franc-comtois, destiné à adjurer les pouvoirs
publics de ne pas financer les recherches des Jurassiens ! Le complot existe
donc bel et bien.
-
Outre que le procédé est d’une folle élégance, la démarche est complètement
ridicule puisque aucune demande de subvention n’a été déposée, nos activités
s’étant bornées à la confection de l’exposition à Château-Chalon, et au
dégagement des « grosses pierres ». De fouilles, jamais n’en
a-t-il existé depuis pas mal d’années, en ce qui concerne les groupes dont je
m’occupais.
Si
des recherches sont envisagées, c’est par le biais du L.I.D.A.R., procédé
qui permet l’archéologie non-intrusive, donc laisse le sol intact.
«pseudo-historien Franck Ferrand» :
-
Quand M. Salviani en saura autant, dans autant de domaines, que Franck Ferrand
et s’exprimera aussi correctement qu’il le fait, je lui concéderai le droit de
dénigrer les cerveaux exceptionnels.
«On
lui interdit bel et bien de fouiller avec un permis officiel des services
régionaux de l’archéologie» :
- Là, pour employer le langage de M. Salviani, j’hallucine !
Quand,
pourquoi, où, auprès de qui, sur quelle lubie, au nom de quelles compétences
ai-je jamais demandé un permis de fouilles ? Avec quelle équipe, quels moyens
autres que la cuiller à soupe et le piquet de tente des années 1970 me
mêlerais-je de fouiller ?
Il
faut se renseigner avant d’accuser, jeune homme ! Un coup de téléphone à la
DRAC vous remettra bien vite les idées en place.
«Depuis
83 pourtant, même sans permis de fouilles, Danielle Porte a tenté de mener des
recherches» :
- Je
considère cette affirmation comme un mensonge pur et simple.
-
Bien qu’adepte de la thèse Alésia-Jura depuis 1977, je me serais difficilement
permis de «mener des recherches» à l’insu de M. Berthier, qui devait présider
l’association A.L.E.S.I.A. durant 17 ans encore, jusqu’à sa mort, en 2000. Dans
ces années-là, retenue par des obligations familiales, je passais en tout et
pour tout trois jours par an sur le site. À plus forte raison n’allais-je pas
diriger des fouilles, même clandestines ! J’arpentais le terrain, en vue de
reconnaître et de cartographier les vestiges militaires et cultuels, en la
seule compagnie de Mme Nicole Gérard, qui s’offre à en témoigner.
- Si
André Berthier s’est consacré à l’étude des structures cultuelles
proto-historiques, c’est parce qu’on lui interdisait les fouilles. Auparavant,
la gendarmerie veillait à ce que les périmètres de sondages autorisés fussent
respectés. Photo fait foi.
«étude du mobilier faite et payée par le
CNRS» :
Confusion
totale, encore, et affirmations mensongères !
- Les
tessons qui constituent le «fonds Berthier» ont été sortis de terre lors des
sondages dûment autorisés au camp Nord, et ne sont aucunement des fragments de
céramiques récoltés au sol après avoir été «remontés par les labours».
-
L’analyse a été pratiquée par trois experts bourguignons, indépendamment du
CNRS.
-
Elle avait été diligentée par l’association Archéojurasites qui assure la garde
des objets "Berthier", sans aucun rapport avec l’association qu’a
présidée Danielle Porte, «l’Alésia-André-Berthier» ou ABCédaj (de 2005 à 2012),
ni avec l’Amicale «Cercle Alésia -52» qu’elle a créée depuis.
-
Danielle Porte n’a jamais eu accès aux objets depuis la mort d’A. Berthier.
- Au
contraire, l’équipe de Danielle Porte a toujours considéré cette expertise
comme aventureuse, et catastrophique dans le rapport remis à Archéo-jurasites :
aucun examen des armes, considérées d’emblée comme des outils agricoles ;
aucune photo justifiant les résultats énoncés ; des analyses de la clef romaine
contredisant les anciennes évaluations, dont celles fournies par trois musées
de la Clef français et italiens ; la datation des tessons comme «médiévaux» en
contradiction avec les estimations de Christophe Méloche, chef de chantier dans
l’équipe Berthier avant de rejoindre la DRAC : de son temps, la céramique était
«antique à 95%» ; ignorant, enfin, la présence d’une douzaine de monnaies de
l’Empire romain.
-
Ladite expertise a été assumée entièrement par l’association Archéojurasites,
aucunement par le CNRS.
*** ***
* «dépenser des budgets de recherche précieux
pour faire plaisir à Danielle Porte, c’est inutile»
* «Il
n’est pas concevable de faire de la recherche en refusant de laisser ses
travaux être livrés à un examen minutieux par ses pairs…,»
* «…
Et c’est pour ça que Danielle Porte ne publie pas ses données, ni celles de
Berthier : parce qu’elle sait qu’elle devra affronter la critique face à la
qualité globalement merdique de 50 ans d’un travail ni fait ni à faire.»
Réponse :
«Danielle Porte ne publie pas ses données, ni
celles de Berthier» :
- À
ce jour sont parus : 5 volumes sur la question d’Alésia
*Alésia, Citadelle jurassienne, la Colline où soufflait l’Esprit,
Yens- sur-Morge, Cabédita, 2000, 215 pages ;
* l’Imposture Alésia,
Chatou, Carnot, 2004, 296 pages
* l’Imposture Alésia 2 : l’Imaginaire de l’archéologie,
B.o.D., Paris, 2010, 520 pages, 277 ill. ;
* Vercingétorix, Paris,
Ellipses, 2013, 528 pages
* dir. d’ouvrage : Alésia, la
supercherie dévoilée, Paris, Flammarion /Pygmalion, 2014, 426 pages
- Est en préparation : un second volume collectif sur Chaux.
- Quelques articles :
* En marge de la Guerre des Gaules : le Bellum Sequanicum de Varron d’Atax
dans Latomus, Bruxelles, 59, 2, 2000, p.276-288
* Alésia : foyer et métropole religieuse de toute la Celtique, dans colloque
«Alésia», Paris, Instit. Catholique, 6. 2. 1998, Paris, Fremig, 2001, p.29-58
* César n’était pas à Alésia, dans Science & Inexpliqué, 28,
2012, 28-31
* Alésia en question dans Sciences & Foi, (colloque du CESHE,
Reims, 8 nov. 2014), 114, 1, 2015, 16-30 ;
À paraître : les Coupables errances d’un moine : Éric d’Auxerre et Alésia.
Cela sans compter la rédaction du bulletin annuel de l’A.L.E.S.I.A. jusqu’en
2005, de Quid Noui pour l’AAB., et de
l’Ephemeris du Cercle Alésia – 52
depuis
Si 2046 pages publiées sur Alésia ne sont rien… alors…
-
Pour ce qui concerne les travaux d’André Berthier, on dispose, outre ses
rapports officiels déposés à la DRAC, du recueil qui les reprend :
* Bilan de 20 années de recherches archéologiques sur le site jurassien
présumé d’Alésia, 1963-1983 (= Annales d’Alésia), 1984 ;
- de divers articles :
* Une découverte qui change tout, dans Dossiers de l’Histoire,
38, 1982, p. 12-17 ;
* l’Alésia officielle, dans Dossiers de l’Histoire, 38, 1982,
100-121 ;
* la Recherche d’Alésia, au congrès Soc. savantes à Dijon, 1984 ;
* la Méthode du portrait-robot dans la recher-che d’Alésia, 1984 ;
* Scepticisme devant Alise, mémoire adressé à Jérôme Carcopino (1966 ;
1993).
- d’un livre résumé de sa thèse : Alésia, écrit en collaboration avec l’Abbé
André Wartelle, Nouvelles éditions latines, 1990.
-
André Berthier supervisa d’autre part les écrits de ses disciples et
collaborateurs : Jean-Yves Guillaumin, Abbé Guy Villette, Général C. Blanc,
Général Villard, Major Bernard Gay, Danielle Porte ;
ainsi
que les livres d’Antoinette Brenet, les Escargots de la Muluccha, 1996 ;
de René Potier, le Génie militaire de Vercingétorix et le mythe
Alise-Alésia, Volcans, Clermont-Ferrand, 1973 ; et de Jacques
Berger, Alésia, Chaux-des-Crotenay, pourquoi ?, Yvelineséditions, 2004.
- Le
bulletin annuel de l’association A.L.E.S.I.A. fournissait d’autre part le
résumé des travaux, l’actualité de la question et des articles de fond sur la
thèse, dont les articles d’archéologie technique dus à Ch. Méloche.
On voit que la documentation ne manque pas sur l’Alésia d’André Berthier.
Encore faut-il, à défaut de la lire, savoir qu’elle existe ! Mais la
bibliographie de C. Salviani, pourtant chercheur, se borne à 4 ouvrages, tous
de Michel Reddé, 2 rapports de fouilles, même auteur, augmentés d’un article de Maurice
Sartre, même école.
- Ce
qui manqua, ce furent les éditeurs ainsi que les revues officielles, tous
frileux au seul nom d’Alésia ; les moyens (ni ordinateurs ni photocopieuses
n’étaient en usage à l’époque, la photographie était rare, chère et en
noir et blanc), les moyens financiers aussi… Il est déloyal de dénigrer des
publications faites avec les moyens du bord, quelques dizaines d’années en
arrière, en face des luxueuses éditions d’aujourd’hui : l’album de photos
intitulé Alésia, l’archéologie face à l’imaginaire (M. Reddé) a
bénéficié de plusieurs subventions nationales.
- Si
le reproche touchant l’absence de publications concerne la
campagne effectuée par L.I.D.A.R., la réponse est bien simple : les
opérations ne furent possibles qu’au camp Nord et sur la plaine de Syam, celles
qui étudieront l’oppidum sont en passe d’être réalisées et seront
publiées dans le second collectif qui traitera Chaux. Des démonstrations sur
application technique et résultats ont été présentées lors de diverses
conférences assurées par Franck Ferrand, Danielle Porte et François Chambon
depuis 2011 et affichées à l’exposition «Et si César avait dit vrai ?» à Château-Chalons,
d’avril à fin octobre 2016.
- En
tout état de cause, il était difficile «à Danielle Porte» de publier «ses
travaux et ceux d’André Berthier» sur le L.I.D.A.R., d’abord parce que ce type
de recherche échappe totalement à sa compétence et que la transcription a été
réalisée par François Chambon, architecte D.P.L.G. (Lyon), sur les clichés
établis par Renato Saleri, chercheur du CNRS, illustrant un thème d’études
conçu au sein du laboratoire MAP’ARIA de l’École Nationale d’Architecture de
Lyon, qui consistait à explorer les
applications du L.I.D.A.R. à diverses disciplines dont la prospection
archéologique ;
-
ensuite et surtout, parce que ces travaux furent effectués dix ans après la
mort d’André Berthier.
-
Pour ce qui est du refus de laisser ses travaux être livrés à un examen
minutieux par ses pairs, (quel français
!) on peut remarquer que les Alisiens donnent l’exemple en ne répondant
jamais aux objections qui condamnent Alise. Témoin le débat de Beaune, le
14.6.2012, où Jean-Louis Voisin se contenta de critiquer l’hypothèse de Chaux
soutenue par Danielle Porte et François Chambon, sans répondre à une seule des
objections touchant Alise, dont la liste lui avait pourtant été envoyée à
l’avance. Pas un mot sur l’exactitude des travaux césariens :
- la
place du camp Nord en bas du Réa, là où César le situe en haut ;
-
l’absence de structures proto-historiques et de vocation religieuse ;
- la
présence de centaines de monnaies de la coalition dans le fossé intérieur (=
celui de la contrevallation, resté inaccessible aux coalisés ;
- le
mélange d’armes mérovingiennes ou de l’époque de Hallstatt dénoncé depuis le
début des fouilles ;
- le
mouvement tournant de Vercassivellaun impossible à réinstaller de façon
plausible autour du mont Réa ;
-
l’escalade des abrupts située à la montagne de Flavigny (sud) en contradiction
avec ce que dit César, qui la place au nord, etc.
En revanche furent examinés tous les arguments publiés à l’encontre de Chaux.
-
Tout cela n’est pas de l’archéologie mais de l’histoire, et constitue le
dossier inébranlable de la recherche sur Alésia. Creuser au hasard, sans texte,
c’est se condamner à chercher Alésia en Bretagne ou dans les Pyrénées, tout
aussi bien. Et rejeter ce texte dès que les fouilles ne s’accordent pas avec
lui, c’est céder à une bien triste facilité et prendre – a fortiori
faire prendre aux autres – des vessies pour des lanternes. Pis encore,
biaiser toute recherche de vérité historique.
Privée
de toute rigueur, ouverte à toutes les interprétations, la recherche, telle que
cet archéologue l’entend, consiste à battre la campagne sans guide et les yeux
bandés.
On
pressent où elle le mène. À Alise, oui ; pas à Alésia.
-
Laissons à C. Salviani la responsabilité de l’appréciation «la qualité
globalement merdique de 50 ans d’un travail ni fait ni à faire».
Lorsque
auront été fournies des réponses honnêtes et recevables aux points soulevés par
les adversaires d’Alise aussi scrupuleusement que ces derniers les ont relevés
dans les rapports de fouilles - où l’on avoue que rien ne correspond à César
mais pourtant qu’on est bien à Alésia - nous verrons à faire cas de ce jugement
irréfléchi.
Souhaitons seulement que la thèse de M. Salviani ne soit pas
aussi «merdique» que la qualité de son texte le laisse redouter.
***
***
*
«Chaux ne ressemble déjà à aucun autre oppidum de la fin de l’époque celtique
(et les prospections ont bien révélé qu’il n’en était pas un)»
Réponse :
- Des
prospections sur l’oppidum ??? Quand donc ? Les seules investigations
ont porté sur le camp Nord (Crans) et quelques points de la plaine (Syam). L’oppidum
est resté intact de sondages et de fouilles. Hormis l’écrêtement d’un tumulus
au Champ des Mottes et une fenêtre d’investigation ouverte au pied des vestiges
du mur d’enceinte au Chavon. Les seules opérations de terrain furent
le débroussaillage et le dégagement des structures enfouies dans la
végétation (mur des Chaumelles, mur du Censeur). Les mégalithes et agencements
de type cultuel sont visibles en surface. Encore un mensonge flagrant, dû à
l’ignorance complète de nos travaux.
***
***
* «La
tune : ces gens là font de l’argent sur la vente de bouquins dont la clé
d’intérêt est de parler de mystère et de complot. Ils font du fric en faisant
visiter des faux sites ou y’a rien et utilisent par ailleurs des associations
pour drainer des fonds publics. Et ça fait du fric d’avoir Franck Ferrand comme
copain pour faire passer à la radio.»
* «Le
problème de la survie de la polémique est d’abord médiatique : le fait est
qu’en tout manque d’éthique et de déontologie journalistique, Franck Ferrand
donne tribune à une personne dont l’incompétence archéologique n’a d’égale que
son obstination à croire le texte supérieur en tout aux travaux de terrain,
essentiellement pour tirer un revenu substantiel et publicitaire autour de la
vente d’ouvrages de Danielle Porte que Ferrand préface et pour lequel il fait
la promotion dans ses émissions.»
Réponse :
-
Erreur manifeste : sur la Supercherie dévoilée Franck Ferrand n’a pu
présenter aucune émission, puisque, à lui qui était préfacier, la déontologie
journalistique ôtait le droit de promouvoir un livre pour lequel il aurait été
juge et partie. Et il l’a respectée.
-
Apparemment, C. Salviani n’est pas au courant de ses émissions. Alors, pourquoi
le mettre en cause ? A fortiori, dénoncer les «profits substantiels»
qu’il put en tirer, purement imaginaires
?
-
Lorsque Franck Ferrand m’a invitée pour parler de mon Vercingétorix,
nous nous sommes félicités d’avoir tenu une heure sur le personnage sans avoir
prononcé une seule fois le nom de Chaux-des-Crotenay ! Ce fut une gageure et
une coquetterie, toutes deux délectables. Mais de promotion de l’Alésia
jurassienne, point n’en fut-il question.
«associations… pour drainer des fonds publics»
:
- Que
M. Salviani produise un seul octroi de fonds publics destinés à des prospections,
et même de subvention de fonctionnement de la part des pouvoirs locaux
jurassiens aux organismes présidés par Danielle Porte !
2. insinuations
* «Tout le monde voit dans sa petite colline du
Jura une Alésia…»
*
«Las de tout ce zbeul (?) agité par Berthier»… «pour confirmer
définitivement ce que certains critiquent encore par obstination (ou par
mauvaise foi ? Ou par fierté régionale ?)»
Réponse :
- Petite
colline ? Le Mont Auxois bourguignon taille 97 ha, la hauteur qui porte
Chaux en compte 1000. Et en face de la «taupinière» qu’est Alise, la «très
grande altitude» du mont jurassien clôt la question au premier regard.
- Les
trois-quarts des défenseurs de Chaux ne sont pas jurassiens (les principaux,
chercheurs et responsables d’écrits sur la question - André Berthier, André
Wartelle, Jacques Berger, Danielle Porte, Bernard Gay, Éric de Vaulx, René
Marchand, Yannick Jaouen, François Chambon, etc. - ne sont jurassiens
en aucune façon) ; et beaucoup de supporters de la thèse sont bourguignons…
-
L’exposition 2016 à Château-Chalon, a été réalisée par Annie Simon (Savoie),
Jean Simon (Dauphiné) et Danielle Porte (Dauphiné) avec le concours
d’illustrateurs : Guillaume Lopez (Anjou), Pierre-Jean Bardin (Bourgogne),
François Chambon (Lyon), Catherine Hémery (Normandie), Louise et Diane Meurice
(Lille)…
*** ***
*
«des gens dépassés par l’évolution de l’archéologie professionnelle au XXe
siècle, qui sont restés enfermés dans des pratiques historiques d’un autre
âge.»
Réponse :
- On
en connaît d’autres, des «dépassés» ! par exemple… C. Salviani, lorsqu’il écrit
: «alors même que les Mandubiens (occupants de l’oppidum d’Alésia) sont des
Séquanes, certes, mais de l’ouest, pas dans le Jura, en somme.»
Est-il
possible qu’à notre époque il existe encore des historiens adeptes de la
théorie de Carcopino et de ses Séquanes de l’Ouest ? Même les Alisiens y ont
renoncé. Car cet éminent historien, (il le fait souvent), «oublie» une
précision capitale, (tout comme les Alisiens «oublient» la plaine encastrée
entre des collines ou le grand fossé distant de 400 pieds)…
Les
Séquanes sont définis en effet comme l’a démontré René Martin, Professeur à Paris
III-Sorbonne, par la précision : «qui sont situés en face de l’Italie» (César).
Or, Alise est une ville bourguignonne, et la Bourgogne ne se trouve pas
précisément en face de l’Italie !
Carcopino
voulait concilier une Alésia-Alise et une Alésia-chez-les-Séquanes (car il
traduisait correctement le fameux in Sequanos). Il édifia donc une
explication très bien ficelée supposant des Séquanes ayant émigré autour
d’Alise... Mais au prix d’une petite escroquerie textuelle.
Eh ! oui, cela sert aussi à détecter les tricheries, l’étude des textes…
- Mes
collègues universitaires ont grandement apprécié de se voir reléguer au
rang de fossiles condamnés aux «pratiques historiques d’un autre âge». Malgré
cette outrecuidance, l’archéologie restera toujours l’humble servante de la
philologie et ses pratiques, reposant forcément sur l’examen de documents
et de textes anciens, ne peuvent changer et ne changeront pas… heureusement.
- Car
les objets, doit-on le préciser ? voyagent… Trouve-t-on, c’est d’ailleurs
le cas, une pièce de Vercingétorix à Arras, cela signifierait-il qu’il y fut
assiégé ?
-
Quant à l’ignorance des progrès de l’archéologie professionnelle, on ne saurait
nous la reprocher, puisque nous n’avons pas d’autorisation de fouilles ni même de
sondages, et, par voie de conséquence, aucune occasion de les mettre en oeuvre.
D’autant, je le répète, que la recherche d’Alésia n’est pas du ressort de
l’archéologie.
***
***
*
«Tout ceci rejoint le premier problème : un profond refus de prendre en compte
les progrès intellectuels et scientifiques énormes de l’archéologie de terrain,
de plus en plus professionnalisée, efficace, et raisonnée.»
Réponse :
…
mais qui ne sert à rien pour trouver Alésia. Une fois qu’on sait être au bon
endroit pour creuser, d’accord. Mais encore faut-il savoir où est ce bon
endroit… ce qui ne peut se déduire que d’une étude raisonnée des données des
textes. Après tout, Alaise, Alès, pourquoi pas, si l’on ne se fie qu’à
l’onomastique et à l’inscription Alisiia ? (sur laquelle il y
aurait beaucoup à écrire, ce que j’ai déjà fait).
Progrès techniques, certes. Intellectuels, j’en
suis moins sûre !
- Et
toutes les trouvailles de l’archéologie ne valent rien si elles ne corroborent
pas les textes antiques grâce auxquels elles peuvent espérer se positionner
dans le temps et recevoir, si l’on peut dire, une «carte d’identité».. Or,
aucune ne leur correspond, de l’aveu-même de Michel Reddé, qui ne peut tabler,
comme tous les historiens d’Alise, que sur un «faisceau d’indices», pas sur une
preuve formelle. Alise est, et doit rester, une hypothèse.
- Prendre pour argent comptant les révélations de
l’archéologie, c’est s’exposer à violer le critère absolu, celui du bon sens.
Outre qu’on ne voit pas ce que les prétendues tricheries de César lui
auraient rapporté, la mise en carte alisienne de ses précisions démontre à
l’évidence combien leur application à Alise bouscule le sens commun :
Entre (beaucoup d’) autres :
° le fossé en zig-zag est franchement cocasse ;
° l’écart entre les lignes, côté Laumes, est de 100 m là où
l’établissement d’un camp exigerait 800 m de côté (Polybe) tandis qu’ailleurs
elle est considérable; la contrevallation qui s’articule sur la circonvallation
dans le camp du Réa… bizarre !
° les retranchements grimpent sur les collines alentour
(forcément, 15 km pour entourer 6 km, il y a de la palissade en trop !) ;
° les mini-camps (de 36 ares à 7,9 ha, pas de quoi loger un
tiers de légion) sont en dehors des retranchements censés les protéger, ou
bien, sur Flavigny, à cheval sur eux. Là, oui, c’est original ;
° et, surtout, le camp Nord, déjà au nord-ouest, situé au pied
du mont Réa, non au sommet. Bien qu’on ait renoncé depuis 1996 à identifier ce
camp comme le camp Nord, les reconstitutions actuelles ignorent ce changement
et conservent ce camp, faute de mieux. D'où l'«oubli» de Vercassivellaun,
dont le mouvement d'accès au camp Nord occupe tout le § 83 de César, la lutte
autour de cet endroit se poursuivant jusqu'au § 86 avec l'escalade des prærupta
(abrupts).
*** ***
*
«Reddé et Schnurbein prouvent que les fouilles faites sous Napoléon III étaient
authentiques, plutôt rigoureuses pour l’époque, de nombreuses armes, des
inscriptions aux noms de lieutenants de César sur des balles de frondes, des
camps de légionnaires, des trous de loups, des fossés, des remparts, des tours,
etc. etc. : tout est publié. Et le débat fut bel et bien clos.»
Réponse :
°
armes : de Hallstatt aux Mérovingiens, parfois neuves et encore emballées
(témoignage de Noël Amaudru) ;
°
monnaies venues d’Auvergne et achetées par de Saulcy ;
°
inscription TLAB ou plutôt LAR sur
une balle de fronde trouvée au détecteur, grossièrement moulée au nom d’un
simple légat ;
°
trous de loup non conformes, ni en nombre, ni en taille ni en disposition, tout
comme les rangées de stipites ;
° des
fossés non conformes ni en profil ni en profondeur ni en nombre (dont l’un fut
gommé de ses cartes par Napoléon III) ;
° un
fragment de murus gallicus peu convenable pour une métropole de toute la
Celtique et pour les formidables remparts qui doivent remonter bien plus haut
dans le temps ;
° des
tours espacées de six ou sept distances, jusqu’à 40 voire 60 m là où César en
spécifiait 24…
Des
fouilles rigoureuses, en vérité…
Concluons
: Bien que «sérieux», C. Salviani a donc négligé de s’informer sur l’histoire
exacte de la recherche d’une Alésia séquane et sur ceux qui en ont établi ou
qui en promeuvent la théorie. C’est infiniment regrettable pour la solidité de
son réquisitoire.
Et
très inquiétant pour la crédibilité de ses recherches personnelles…
Mais
son emportement aveugle ne sait pas s’arrêter à temps, et il verse dans
l’«anathème» dont M. Reddé regrette l’usage chez… ses adversaires.
3. calomnies et insultes
* «…
et surtout qui serait suivie d’études spécialistes (sic) et
de publications honnêtes. Vexé comme un pou, il crie au complot, et s’en va
chouiner dans les jupons d’André Malraux qui cède…»
*
«Berthier a «fouillé» jusqu’en 1972, n’a jamais été fichu de produire un
rapport de fouilles décent, il a probablement plus endommagé le site qu’autre
chose, n’a jamais rien compris à la stratigraphie, ses relevés sont des visions
de l’esprit assez cocasses, ce dernier voyant dans des grosses pierres aux
formations naturelles des «menhirs zoomorphes», incapable de différencier des
édifices médiévaux d’édifices de l’époque républicaine romaine, faisant passer
3 clous de sandales de légionnaires pour la preuve de la présence de plusieurs
dizaines de milliers de guerriers (je n’invente rien), incapable d’employer un vocabulaire
archéologique adapté, versant dans une emphase presque grotesque (des murs
«cyclopéens» comme si on était à Mycènes quoi), voit des temples celtiques en
pierre sèche là où il y a en fait des étables ou des murs d’épierrement de
champs et des terrasses agricoles modernes.»
* «Et
il est inutile de parler de murs «cyclopéens» pour projeter ses fantasmes sur
trois cailloux modernes dans un champ, il suffit simplement de savoir
fouiller.»
Réponse :
- La
carrière et l’œuvre d’André Berthier font justice des accusations lancées par
un apprenti.
- Les
recherches en surface ne demandent pas de stratigraphie, puisqu’elles
s’effectuent, justement, en surface. Celles d’André Berthier visaient à
vérifier la qualité de «métropole religieuse» décernée par Diodore de Sicile à
Alésia. Elles sont tout à fait indépendantes des sondages effectués dans les
décennies précédentes, qui, eux, demandaient la pratique de l’archéologie.
- Les
structures relevées, même naturelles et objet d’adoration par les peuples de la
proto-histoire, sont toujours identifiables grâce à des entourages de pierres
rapportées, à des agencements constants, à des orientations ou des améliorations
faites de main d’homme, toutes interventions qui leur confèrent leur caractère
exceptionnel.
- Les
dalles, d’environ une tonne chacune, qui constituent l’enceinte, repérée sur 6
km, interdisent l’appellation de «murets agricoles», surtout sur 5 ou 6 m. de
hauteur apparente.
-
L’édifice «médiéval» du camp Nord fut identifié comme tel après que Ch. Méloche eut remis à la DRAC
un rapport qui contredisait ses conclusions précédentes et qui, surtout,
«oubliait» l’existence de dépôts rituels, (verreries brisées, os, fragments de
métal tordu), de monnaies romaines, d’une clef romaine, d’armes gauloises
et romaines, de céramiques romaines ; ainsi que la construction-même du
bâtiment, bizarre pour un édifice agricole (deux losanges accolés par la pointe
et sans ouverture).
-
Curieusement, la Carte Archéologique du Jura fait fi des artefacts romains
ou gaulois, et ne retient que la «grange médiévale». Qui se borne à cette
lecture est fatalement abusé.
-
Beaucoup plus que «trois clous» ; dont les jumeaux sont exposés au musée
d’Alise, ainsi que dans l’album de Michel Reddé, et signalés comme clous de
sandales romaines.
- Je
ne parlerais pas de «tas d’épierrement» devant des constructions systématiquement
orientées, comportant des niches sommitales quadrangulaires coiffées de
coupoles, et installées sur d’énormes langues de pierre triangulaires orientées
elles aussi, flanquées de fours monumentaux enterrés, muraillés, remplis
de chaux venue d’os brûlés et renfermant des objets de bronze ou de fer,
étudiés par des spécialistes en proto-histoire (voir Annales d’Alésia).
Mais il faut, pour savoir apprécier cela, s’intéresser un peu aux formes
primitives de la religiosité.
-
Quant à leur interprétation… Si seulement on avait… des textes !!! En
cette sorte d’archéologie, l’absence de tout renseignement écrit ou transmis
par les âges suivants nous condamne cruellement à n’exercer que la seule
conjecture, avec toutes ses limites…
***
***
*«polluant ainsi les artisans sincères de la vulgarisation
scientifique et leur audience».
Réponse :
- Sincères ? À ce sujet, il faut déplorer le mépris complet des Alisiens
pour les textes grecs dont certains s’inspirent des Éphémérides de César
lui-même, et d’autres de la douzaine d’ouvrages intitulés Guerre des Gaules,
ou Histoire de la Gaule, perdus mais dont nous possédons les auteurs et
les titres, que nos sources existantes ont sûrement consultés. Dont ceux des
officiers de César ou de son secrétaire, ainsi que les livres entiers,
disparus, d’Appien et de Tite-Live consacrés à l’année 52.
Je les ai évoqués dans Vercingétorix, p. 78-94.
- Surtout, l’impasse faite sur les précisions que donnent Dion
Cassius («César tourna sa marche vers les Lingons» ; «il fut attaqué chez
les Séquanes»), Plutarque («Il avait franchi
et dépassé la frontière avec les Lingons»), Planude («Il traversait la Séquanie, quand…») Cette convergence
formelle est radicalement gommée de leurs préoccupations par les
chercheurs alisiens. Tout aussi dommageable, l’élimination de Diodore de
Sicile, avec sa «métropole religieuse»… sa «très grande ville,
très peuplée»… qui fut «fondée par Hercule»… «libre et autonome jusqu’à
César») , et se trouvait «ceinte
d’énormes remparts qui la rendaient inexpugnable»… ; On retrouve ces «énormes
remparts qui la rendaient inexpugnable» chez Plutarque, où ils n’ont pas
non plus l’honneur d’une citation. Même des textes latins passent à la trappe,
comme les «rives abruptes» des deux rivières, chez Florus.
- Et
à propos de «sincérité» et de silence, regrettons celui qui omet le dernier
combat, au camp Nord, révélateur : on se garde d’évoquer l’escalade des Gaulois
par les abrupts ex ascensu temptant, pour atteindre les fortifications
des sommets, superiores munitiones, vu que le camp du Réa est en bas de
pente. Pourtant, c’est du César. Gêne aussi l’impasse faite sur les monnaies
impériales jusqu’au Bas-Empire, ainsi que les traces des quatre incendies
d’Alise, qui expliquent la disparité des fortifications, reconnus par J. Le
Gall.
***
***
* « Bref, des charlatans, et des charlatans qui mettent sur
un pied d’égalité, sans hiérarchie aucune de l’information scientifique, des
fouilles menées depuis 150 ans avec des sites théoriques étant au choix
complètement fantaisistes, « potentiels » mais vérifiés comme faux, ou tout
simplement en partie fouillés mais incomparables avec la somme des arguments et
des découvertes faites à Alise Sainte Reine. »
Réponse :
- Avec l’argent et les appuis officiels, on peut imposer
n’importe quoi… même une ville gallo-romaine, des camps abandonnés les uns
après les autres, des fossés de drainage baptisés «fossés militaires», des
monnaies usées au bout d’un mois et demi d’existence, des centaines d’armes
devenant tout à coup «dépôt rituel», etc.
*** ***
* «(André Berthier)… Retraduisant César (à sa
sauce)»
*
«Cette méthode présente un grand problème méthodologique : au-delà de se baser
seulement sur une traduction forcée et volontairement biaisée du texte
césarien…»
*
«Ces latinistes ont tous des traductions différentes – et peu rigoureuses en
fait – du texte de la Guerre des Gaules pour leur faire situer l’Alésia
théorique dont ils rêvent là où ils ont décidé qu’elle devait être.»
Réponse :
-
Pour ce qui est des traductions «volontairement biaisées», on peut prendre
l’exemple de celles que pratique Alise :
° des
rivières au lieu de deux rivières (puisque Alise en comporte quatre)…
° En largeur
pour traduire le in longitudinem (en longueur) trouvaille
suffocante de Yann Le Bohec pour que la plaine des Laumes puisse être celle qui
s’étend en largeur devant Alésia…
° 400
pas au lieu de 400 pieds pour la distance entre le grand fossé et
les retranchements ;
° le surlendemain
(altero die) au lieu du lendemain parce que la distance entre
Alise et la première plaine envisageable pour avoir été le théâtre du
combat de cavalerie est bien trop importante (60 km) pour permettre d’arriver
sous Alésia le lendemain. Il n’est d’ailleurs jamais question de ce combat dans
les exposés des Alisiens ;
- Et
quant à placer Alésia «là où ils ont décidé qu’elle devait être»… n’est-ce pas
exactement ce que font les Alisiens ?
***
***
*
«Contrairement à Berthier qui lui était infoutu de publier trois tranchées
correctement»…
Réponse :
-
Voir les relevés publiés dans les Annales d’Alésia, suivant les normes
requises, et qui reprennent les rapports officiels déposés à la DRAC.
***
***
*
«quelques journalistes peu consciencieux qui ont choisi de se servir de cette
controverse – sans grand respect pour l’histoire».
Réponse :
- Le
«respect pour l’histoire» serait plutôt à porter au compte des adversaires
d’Alise, l’histoire étant transmise d’abord par les textes, dont les Alisiens dénoncent
régulièrement les imprécisions, voire les taxent de «mensonges».
Un
chercheur digne de ce nom devrait s’interdire ce genre de jugements
désobligeants autant qu’infondés. Passons.
***
***
*
«avec la professionnalisation de l’archéologie, ces érudits revendiqués de
seconde zone, des amateurs locaux, se sont vus relégués au rang de folklore de
village.»
Réponse :
-
Sans vouloir jeter de l’huile sur le feu, je ne vois pas grande différence
entre les méthodes pratiquées pour ouvrir la terre aujourd’hui et celles que
nous pratiquions dans les années 1980. Nous connaissions déjà (!) le piquetage,
le quadrillage, les coupes, les toises, les mires, les mètres en ruban, le
papier millimétré, la stratigraphie, la balayette, le seau etc., et même
les crayons de couleur !
-
Nous étions dirigés, en outre par M. Berthier et M. Girard, son assistant en
Algérie, ainsi que par Christophe Méloche, passé par la suite dans les services
de la DRAC, donc muni de toutes les compétences voulues…
-
Accessoirement, l’emploi de «revendiqués» est une faute de français ; il
faudrait le remplacer par «étiquetés» ou «catalogués».
-
Remarquons aussi que ces progrès inouïs de la recherche archéologique ne
permettent toujours pas de dater le métal, autrement que par la comparaison,
méthode archaïque et folklorique autant qu’on voudra, en tout cas
incontournable. Ce qui explique sans doute l’acharnement frénétique des savants
officiels à préserver la date inestimable de 52 av. J.-C. pour Alise
sainte-Reine : tous les objets qu’on date, dans toute l’Europe, par
comparaison avec ceux qui sortirent de son sol devraient immédiatement
perdre leur date. On imagine quel bouleversement universel s’ensuivrait… sans
compter la nécessité de rééditer tous les livres et les revues qui
parlèrent d’Alésia = Alise = 52 av. J.-C…
***
***
* «Une prospection LIDAR (…) (Ça coûte une blinde,
les résultats sont souvent merveilleux quand on sait les exploiter) a été payée
rubis sur l’ongle par l’association dont elle est la figure de proue. Cette
prospection n’a. jamais. été. publiée. Et pourtant, Danielle Porte prétend y
voir des tours espacées de 24m.
Et
pourtant Danielle Porte prétend que son résultat est incontestable. Mais
publiez-le bon sang, qu’on en discute. Donc : il n’y a rien à Chaux des
Crotenay de publié qui soit de nature à pouvoir contester archéologiquement un
site documenté tel que celui d’Alise. Il n’y a rien à Chaux des Crotenay qui
justifie que Danielle Porte mendie des budgets publics, déjà rares pour les
gens sérieux, pour qu’elle puisse fouillotter quelque chose qu’elle ne sait pas
comprendre parce qu’elle n’est pas archéologue.»
Réponse :
- Si
l’association a payé le L.I.D.A.R. rubis sur l’ongle, c’est bien que nous
n’avons pas bénéficié d’argent public. Oui, ce fut l’association que je
présidais jusqu’à 2012 qui paya l’opération, grâce à une contribution
volontaire, une quasi-moitié étant avancée par moi et la somme complétée par
quatre autres donateurs importants. C'est la recette de la conférence donnée
par Franck Ferrand à Champagnole qui permit un remboursement.
- On
voit que je suis bien loin de «mendier des fonds publics», puisque c’est
moi qui ai largement contribué au financement de la prospection aérienne ; et
pour des fouilles que je serais bien en peine de conduire, ni en mesure de
réclamer, n’étant pas, justement, archéologue.
J’ajouterai
: «et n’ayant nulle intention de le devenir, s’il faut s’abaisser à ce genre
d’écrit pour être classé archéologue !»
- Les
clichés L.i.D.A.R. du camp Nord et de la plaine, interprétés militairement, ont
été affichés à l’exposition de Château-Chalon, dont l’image des tours espacées
rigoureusement de 24 m. On en voit deux photos p. 312 et 336 de l’Imposture
Alésia 2.
- Si
l’on peut nous proposer une revue «scientifique» qui accepte une publication
relative à Alésia-Jura, nous sommes preneurs sans hésiter.
-
Quant aux interprétations ou «exploitations», ce n’est pas une affaire
d’archéologie mais de science de la guerre antique. C’est François Chambon,
expert en polémologie bien que n’étant pas universitaire, ayant participé à des
fouilles en Belgique et à des reconstitutions de combats, fortifications,
armement etc., qui s’en est chargé ; bien plus qualifié pour ce travail que des
historiens en chambre ou des archéologues à courte vue, penchés sur leurs
microscopes ou leurs pincettes, incapables d’apprécier l’intérêt stratégique
des structures par rapport à l’ensemble des mouvements décrits, aussi bien que
les détails techniques éclairants (portée des armes de jet, installation des
défenses etc.)
***
***
*
«des délobés infoutus de dater trois céramiques dans des tranchées de fouilles.
Par ailleurs, les archéologues (les vrais, pas Danielle Porte), ne sont pas
idiots.»
Réponse :
-
Pour la datation des céramiques, notamment des amphores, les Alisiens sont très
mal placés pour la critique, leurs spécialistes ayant daté les leurs de 30 av.
J.-C., et pas de 52 ! (voir la Supercherie dévoilée, p. 289-313).
- Des
datations des céramiques furent effectuées en leur temps par MM. Morel, Poplin,
et furent consultés MM. Goudineau, Tchernia...
- Le
mot «pas idiots», qui sous-entend que Danielle Porte serait idiote, devra lui aussi
être justifié.
***
***
* «une petite carrière universitaire»
Réponse :
- 42
ans d’enseignement en Sorbonne, et aux plus grandes classes (CAPES, Agrégation)
assortis de directions de travaux et de séminaires, dont la préparation de
thèse d’un futur Ministre, une «petite carrière» ?
-
concrétisée non pas par les mondanités et présence aux colloques, tables rondes
et diverses rencontres (ou «occasions de perdre son temps à plusieurs» comme
l’écrit H. de Monaghan), mais par 19 volumes publiés, bientôt 23, 2 en
chantier ; 73 articles ou chapitres d’ouvrages collectifs dans de grandes
revues, parfois internationales ; 27 comptes-rendus d’ouvrages ; 7 recensions
d’éditions … sans compter une dizaine d’invitations à donner des conférences à
l'étranger, même à Boston où un décès familial m’empêcha de me rendre ; un
séjour à la Fondation Hardt, un à celle d’Augst... Accessoirement,
décoration des Arts et Lettres.
Beaucoup
de «grandes carrières», surtout actuelles, sont loin du compte !
4. déontologie et méthode
* «…
qu’on retrouve au mètre (ou pas) près les structures / formes du paysage sur
des alter-sites (optimistes quand n’importe quel étudiant en archéologique sait
qu’érosion des structures, évolution des paysages, et réoccupations
postérieures ont tendance à modifier la topographie et la conservation des
structures)».
- En
effet, c’est l’érosion qui a tassé au point où il en est le mont Auxois et rasé
ses falaises, tandis qu’elle conservait toute sa hauteur au site jurassien, en
même temps qu’elle transformait les «pentes abruptes» des rivières en prairies
plates ;
-
c’est le recul des collines qui les a écartées de la plaine qu’elles devraient
border étroitement ;
- et
sûrement un séisme tardif qui a étalé cette plaine en largeur !
-
sans compter les alluvions qui ont transformé en deux caniveaux les deux
rivières qui avaient empêché César de passer.
-
Quant aux structures, les labours et autres travaux agricoles ont probablement
réduit le «grand fossé» : de ses 6 m césariens et 3 m napoléoniens (Stoffel),
il passe à 1,22 m, profondeur de 67 cm selon les fouilles de 1988… (Voir É. de
Vaulx dans la Supercherie dévoilée, p. 143).
- Et
c’est à coup sûr le réchauffement de la planète qui a asséché une plaine que V.
Pernet jugeait «spongieuse», quand il augmentait le nombre des drainages la
veille de la visite de Napoléon III...
*** ***
* «…
des philologues, donc des spécialistes exclusifs du texte latin de César, qui
n’ont jamais fouillé, qui n’ont jamais suivi d’études d’archéologie stricto
sensu, et qui refusent idéologiquement d’admettre qu’un texte puisse être
contredit par une fouille archéologique.»
Réponse :
- Il
n’est nullement nécessaire d’être expert en archéologie pour analyser un texte
d’histoire, et les latinistes ont tout de même le droit – sinon le devoir – de
s’intéresser au contenu des textes qu’ils traduisent ; étant, de ce fait, bien
plus armés que les archéologues pour en comprendre et en exploiter le sens.
- Un
archéologue qui substitue les résultats de ses fouilles aux données du général
qui ordonna les travaux en 52 av. J.-C. scie tranquillement sa propre branche.
*** ***
* «Berthier
s’est drapé pendant presque 50 ans dans la conviction sincère – mais
furieusement erronée – d’avoir trouvé quelque chose, alors qu’il ne voulait
simplement pas admettre que cette fois, le texte n’était pas la vérité
absolue».
Réponse :
-
«cette fois» : donc, le reste du temps, c’est bien le texte
qui fait la loi avant que l’archéologie ne creuse son premier trou ? Alésia-Alise
serait donc la seule entorse qui infirme cette vérité générale ? Deux poids
deux mesures et sur le seul sujet d’Alésia… curieux !
*** ***
* «le
texte ne dit pas tout, d’une part, d’autre part, il dit parfois volontairement
autre chose, ou mieux, il dit parfois des choses dans un but spécifique, que
l’archéologie peut tendre à prouver comme étant une déformation.»
Réponse :
«dans
un but spécifique, que l’archéologie peut tendre à prouver comme étant une
déformation».
- À
travers le charabia, on peut comprendre que l’archéologie rectifierait les
erreurs du texte ? Mais sur quels critères, hormis le postulat que
l’archéologie possède la vérité absolue ? Si le texte ne l’a pas,
l’archéologie ne peut y préten-dre non plus ; car le texte peut être validé par
les réalités du terrain, tandis qu’affirmer l’authenticité du terrain sans la
caution du texte est et reste de l’affirmation gratuite, étayée par du vide.
***
***
* «–
à partir du texte de César pris dans son sens littéral absolu, sans le
contextualiser ni le pondérer – et qui par magie tombe sur Chaux des-Crotenay /
Syam et BADABOUM tout est faux depuis le début.»
Réponse :
- «Pondérer» : en fonction
de quoi ? Pas des autres textes, qui ne le permettent en aucun endroit, mais
des idées préconçues nées dans les esprits surchauffés des partisans d’Alise,
et donc… partisanes.
- «Par magie» : César aurait donc décrit le site
d’Alésia-Chaux sans le connaître, ainsi que les péripéties du siège…, et parlé
de Chaux en croyant parler d’Alise ? Curieuse aberration mentale…
*** ***
* (Dion Cassius) «la phrase reste d’une
grammaire simple qui n’entre pas en désaccord avec sa correspondante dans le
texte de César».
Réponse :
- La phrase «il fut arrêté chez les Séquanes» lève l’équivoque
présente dans celle de César (due à l’accusatif de mouvement) en établissant,
grâce au datif grec usité pour le lieu où l’on est, que le combat et le
siège eurent lieu en Séquanie. Le texte est corroboré par ceux de
Plutarque et de Planude («il traversa la Séquanie»).
- L’emploi du datif grec pour indiquer le lieu où l’on est ne
souffrant pas d’équivoque, s’il corrobore le texte de César, c’est bien que
l’auteur admet que le in Sequanos de César invite lui aussi à placer
Alésia en Séquanie ?
- Les auteurs autres que César sont postérieurs au de Bello
Gallico ? Certes. Mais c’est oublier qu’il existait bon nombre d’autres
sources, disparues mais disponibles de leur temps, qu’ils ont pu
consulter et dont nous avons les titres et les auteurs. En premier lieu,
de César lui-même, les Éphémérides, encore lues à l’époque de
Servius le Grammairien (= sous Théodose, IVe siècle ap. J.-C.) qui racontent la guerre «au jour le
jour», et les écrivains autres que César mais de son temps (cf. supra).
*** ***
* «Ces partisans viennent foutre le bordel
sur Wikipédia, générant des articles daubés sur Berthier, le décrivant comme le
génie incompris, générant des pages dantesques de discussions absurdes…»
* «sur Wikipédia… en récupérant le contenu desdits blogs
pour les copier-coller sur l’encyclopédie pour donner une pseudo-apparence de
scientificité à tout ça.»
Réponse :
- Les arguments que vous exposez ici ne sont-ils pas un
copier-coller de ceux que développe le site internet que vous évoquez vous- même ?
- Sur Wikipedia, les ajouts corrigeant des allégations fausses
ou rétablissant des vérités disparaissent systématiquement dans le quart
d’heure (à raison de trois fois par jour : j’ai essayé, on ne peut pas).
L’anonymat de ce site autorise toutes les interventions malhonnêtes et toutes
les lâchetés.
- Quant à la «scientificité» de Wikipedia ! C. Salviani
écrit lui-même «j’ai décidé de faire un peu de ménage sur Wikipédia.»
Du ménage à sens unique, bien sûr ! Décision dictatoriale,
objectivité non garantie.
*** ***
* «la défaite de leur pratique dépassée des
sources face aux fouilles modernes.»
Réponse :
-
Espérons que les vrais archéologues consentent tout de même à lire encore, au
moins un peu, les textes, même si la mort de l'enseignement du latin et du grec
ouvre un vaste champ à la pratique du n’importe quoi.
***
***
*
«Ils considèrent que c’est aux fouilleurs d’Alise de prouver et d’admettre que
c’est ailleurs. Mais bordel peut-on imaginer plus con ? Les gens qui cherchent
correctement n’ont pas à donner leur temps, leur énergie, et leur argent (trois
choses rares dans la recherche) pour s’essouffler à convaincre».
Réponse :
-
Phrase incohérente. Rétablissons : «De prouver que c’est chez eux ou
d’admettre que c’est ailleurs» : on ne demande pas aux Alisiens de prouver
qu’Alésia est ailleurs, ce qui serait du sadisme. On demande simplement qu’ils
aient le courage de confronter leurs arguments avec les données antiques sans
torturer les textes ou les ignorer, et en respectant les évidences dictées par
le bon sens, les exigences militaires etc. Est-ce chercher
«correctement» que d’imposer un site qui contredit toutes ces données ?
- On
demande simplement aussi qu’ils aient l’honnêteté de s’informer d’abord avant
de rejeter d’emblée et en bloc les autres sites qu’ils ne se sont pas même
donné la peine d’envisager.
- Les
Anti (sans s si possible)-Alise ne
jugent pas indigne d’eux de défendre leur site. J’en suis au 5e ouvrage
sur la question, après ceux d’A. Berthier, de R. Potier et de J. Berger. Et ce
n’est pas fini. Que les Alisiens condescendent au moins une fois à répondre aux
objections que les défenseurs d’un autre site – et César ! - leur opposent…
*** ***
*
(C’est) «enfin à qui ira de sa randonnée payante avec 50 touristes argentés
pour leur montrer ce qu’ils veulent voire (sic) : ici
le camp de Labiénus, ici le camp de l’armée de secours, ici là où
Vercingétorix, premier des français a versé sa larme en se rendant.»
Réponse :
-
J’ai toujours fait visiter le site et les vestiges sans demander un centime et
jamais à 50 personnes à la fois.
- Au
moins, nos camps ne disparaissent-ils pas, comme ceux de la plaine des Laumes ;
n’émigrent-ils pas comme celui du Réa passant sur Bussy, selon J. Harmand, ce
qui oblige à déplacer le camp de Labiénus… Et notre camp Nord est bien au nord
!
-
Quant aux structures que nous considérons comme cultuelles, on les voit sans
peine sur le terrain, tandis que les fameux temples dits «gaulois» d’Alise sont
enfouis, paraît-il, sous les fondations des édifices gallo-romains… Là, oui, on
demande à voir (sans e) et l’on ne voit rien.
***
***
En conclusion :
Ce
pamphlet, que je préfère ne pas caractériser, porte atteinte à l’honorabilité
et aux travaux de personnes qui ont fait leurs preuves dans le domaine de la
recherche.
Il
procède par insultes
(«charlatans»…
«infoutus»…
«pseudo-historiens»…
«foutent
le bordel»…
«délobés»…
«globalement
merdique»…)
et
par mensonges
(«archéologue
auto-proclamé»…
«pas
archéologue pour deux sous»…
«n’ont
jamais publié»…
«mené
des recherches sans permis de fouilles»… «études payées par le CNRS»…
«prospections
sur l’oppidum»…
«associations
pour drainer des fonds publics»… «mendie des fonds publics»…
«profits
substantiels grâce aux émissions sur le livre de Danielle Porte»).
Éloquent
florilège !
Il
crée une confusion entre histoire et archéologie, ce qui lui permet d’accuser
Danielle Porte, latiniste et historienne, de prétentions archéologiques qu’elle
n’a jamais eues ni revendiquées.
Il
établit un amalgame entre plusieurs associations qui défendent l’Alésia
jurassienne, ce qui lui permet de créditer Danielle Porte d’opérations qu’elle
n’a jamais ni effectuées, ni réclamées, ni approuvées, ni cautionnées.
Qu’on
critique les défenseurs d’une autre Alésia qu’Alise, mais au moins en vérifiant
ses informations !
La « délobée » de service,
Danielle Porte. »
******
Une bonne chose de faite !
Il
nous resterait à passer au manifeste 2 ainsi qu’à la pétition ; mais
chaque chose en son temps. Et il faut digérer déjà la prose de l’un… avant de
dégringoler de Charybde en Scylla pour déguster celle des autres.
Et là… Préparez vos nerfs, ils vont en voir de
rudes !
À tout bientôt, comme on dit en jurassien,
© Danielle Porte
Bonsoir Mme Porte. Un modeste commentaire pour vous féliciter de votre pugnacité dans ce débat pour le moins... violent.
RépondreSupprimerJ'ignore si le site d'Alésia est réellement à Chaux des Crotenay mais ce qui est sûr, c'est que cette thèse rend bien plus compréhensible la lecture de la guerre des Gaules, ne serait-ce que sur les motivations des protagonistes. Merci, donc, pour l'énergie que vous dépenser dans cette lutte pour le droit qui parait si évident de soutenir une autre alternative scientifique ou historique.
Avez-vous pensé à solliciter des artistes pour mettre en image la thèse Berthier? Je pense que ça serait bien plus parlant de pouvoir visualiser le dispositif romain et les manœuvres représentés sur le site que vous défendez. En effet, tous les dessins et plans de bataille mettent en image l'oppidum d'Alise et laissent beaucoup de questions en suspens.
Au plaisir de vous lire encore.
Mounir.
Madame Porte,
RépondreSupprimerPar curiosité j'ai été regarder cette pétition sur change.org.
Lorsque vous avez publié votre article, il y avait 753 signataires.
Je peux vous dire que cette nuit - du 7 au 8 mars, je suis en train de passer à l'altero die - la pétition en aligne fièrement 784 !
Mon dieu, que d'énergie gaspillée ! Si tous ces gens en consacraient seulement le quart voire même le dixième à l'étude du site jurassien (sans pour autant leur demander de lâcher Alise), je ne sais pas si la question de l'emplacement du site serait définitivement réglée, mais une chose est sûre : on en saurait bien davantage sur nos ancêtres.
Bon courage, et continuez !